samedi 25 février 2023

Le syndrome de limposteur en massothérapie

 Le syndrome de l’imposteur en massothérapie

23 janvier 2023  |   écrit par Manon Dussault  |

En tant que massothérapeute, il nous est tous arrivé un jour ou l’autre de douter. Douter de nos capacités et de notre légitimité en tant que thérapeute.

Alors là, vous êtes sûrement en train de vous dire que j’exagère quand même un peu… Ce n’est certainement pas tout le monde qui s’est remis en question dans sa carrière ! Pas votre super enseignant ou ce super thérapeute qui pratique depuis des années et qui vous a inspiré à devenir massothérapeute à votre tour ! Eh bien oui, il est très fort probable qu’ils aient douté eux aussi.

Le syndrome de l’imposteur en massothérapie

D’abord, c’est quoi le syndrome de l’imposteur ?

Le phénomène a été documenté en 1978 par les psychologues Pauline Rose Clance et Suzanne Himes[1]. Toutefois, contrairement à ce que son nom peut laisser croire, il ne s’agit pas d’une maladie, mais plutôt d’un sentiment tout à fait temporaire qui a pu saisir chacun d’entre nous à un moment ou à un autre de notre vie. C’est une forme courante de dévalorisation, excessive et bien tenace, qui entretient notre croyance de ne pas « être à la hauteur ».

Pourquoi ai-je choisi d’aborder ce sujet ?

Parce que, comme je l’ai écrit plus tôt, chacun de nous peut en souffrir à un moment de notre vie. Peut-être que la nature de notre profession y contribue.

Le domaine de la massothérapie n’est pas une science exacte à bien des points de vue. Il y a plusieurs  variables qui peuvent entrer en ligne de compte ; entre autres, chaque personne est unique et chaque évènement, qui incite nos clients à venir nous voir, a ses particularités. Également chaque soin, bien que parfois similaire, générera des résultats différents.

J’ai aussi eu envie d’écrire sur le sujet parce qu’en tant que massothérapeute, il serait tout à fait plausible que nous ressentions ce sentiment à diverses étapes de notre parcours.

Enfin, ma dernière raison est surtout pour briser le silence, le tabou sur ce sujet, afin que nous ne restions pas isolés face à ce monstre dans notre placard et que nous osions enfin en parler.

Qu'est-ce que le syndrome de l'imposteur?

Sous quelles formes se présente-t-il ?

C’est cette petite voix qui nous répète que nous ne sommes pas assez bien, que nous ne travaillons pas assez fort, que nous n’avons pas suffisamment étudié ou que nous ne sommes pas assez qualifiés !

C’est ce sentiment d’illégitimité qui nous assaille dès la première erreur. C’est ce doute profond qui peut parfois nous paralyser et nous empêcher de réaliser nos projets ou même de continuer d’avancer.

C’est l’impression que nous n’avons pas choisi le bon métier, simplement parce qu’aujourd’hui, nous n’avons pas atteint le résultat recherché pour notre client.

Les amplificateurs

Tout porte à croire que certains traits de personnalité ou des croyances pourraient amplifier le syndrome de l’imposteur, tels que :

  • Le perfectionnisme,
  • L’insécurité,
  • Croire que demander de l’aide est de la faiblesse,
  • Le manque confiance en nous,
  • Le manque de recul face à notre cheminement.

Les impacts

Lorsque nous sommes confrontés à ce phénomène aux effets pervers plusieurs conséquences peuvent venir affecter notre vie :

  • L’augmentation du stress,
  • L’anxiété,
  • La difficulté à demander de l’aide,
  • Une faible estime de soi,
  • La difficulté à accepter les compliments,
  • Etc.

Massothérapeute avec sa cliente

Mon constat

S’il est vrai que ce sentiment peut survenir à n’importe quelle étape de notre parcours professionnel, il est certainement plus probable que nous le vivions en début de carrière. J’avance cette théorie pour la simple raison que lorsque nous débutons, nous n’avons pas tout le bagage requis pour bien asseoir notre confiance en nous et notre estime de soi.

Il y a un proverbe qui dit que l’on doit apprendre à marcher avant de pouvoir courir. Cet adage s’applique à tout nouvel apprentissage. Il faut donc se donner le temps : le temps d’apprendre, d’explorer, d’assimiler, de découvrir, de faire les liens entre les théories apprises à l’école et la pratique dans la vie professionnelle, etc.

De l’école à la vie professionnelle

J’ai très clairement le souvenir de mes premiers clients à ma sortie de l’école. J’étais fière de tout ce que j’avais appris et j’avais confiance en mes résultats de stages et d’examens finaux. J’étais confiante d’avoir tout le bagage nécessaire afin de bien débuter ma carrière. J’ai bien vite réalisé que le métier en dehors des murs de l’école était bien différent.

Contrairement à notre période de stages où nous sommes bien soutenus par les enseignants, où on sait d’avance les types de pathologies qui seront rencontrées, et que la clientèle est consciente que les soins sont effectués par des étudiants. Une fois notre diplôme en poche, nous faisons face, seuls,  aux cas variés d’une clientèle plus exigeante, qui vient chercher les soins d’un professionnel.

Certes, lorsqu’on fait ses débuts dans un spa, une clinique ou un centre multidisciplinaire, il y a souvent un roulement de clientèle. Nous savons rarement la raison pour laquelle un client ne revient pas. Par contre, avec le recul que j’ai aujourd’hui, je peux affirmer que ces emplois sont de « bonnes écoles ». Nous y voyons et expérimentons une multitude de cas qui nous aident à cheminer, évoluer, développer notre toucher, notre approche et notre analyse. C’est cette base solide qui est requise pour développer notre expertise et notre confiance. L’expérience, ça ne s’invente pas.

Un cheminement propre à chacun

Tout au long de notre carrière, nous rencontrerons de nouveaux cas. Il y aura encore, un millier de premières fois et des remises en question. Il y aura toujours des clients qui ne reviendront pas, sans qu’on sache vraiment pourquoi, et cela fait partie du processus.

Une chose qui est certaine est que nous ne plairons pas à tous les clients qui passeront notre porte, malgré tous nos efforts, nos compétences ou nos bonnes intentions. Chaque massothérapeute a son approche unique liée à son cheminement personnel. Ça ne fait pas de nous de mauvais thérapeutes, car si certains clients ne reviennent pas, nous plairons à d’autres. C’est simplement une réalité avec laquelle nous devons apprendre à composer.

Massothérapeute heureuse dans son travail

Ma conclusion

Ça fait plus de quinze ans que je pratique ce beau métier. L’expérience et l’expertise que j’ai acquises jusqu’à aujourd’hui, je l’ai bâti au fil des années. Ma confiance en moi s’est renforcée grâce à chacun de mes clients et aux formations qui m’ont donné plus d’outils pour répondre aux besoins de ma clientèle.

Ainsi, je vous invite à vous entourer de gens honnêtes avec qui vous pourrez échanger sur ce que vous vivez.

Prenez du plaisir à travailler, tout en prenant votre travail au sérieux.

Prenez du recul chaque fois que c’est nécessaire. S’analyser permet de se remettre en perspective et de devenir une meilleure version de soi-même autant sur le plan personnel que professionnel.

Soyez toujours curieux. L’apprentissage ne se réalise pas que sur les bancs d’école. Tant que vous voudrez apprendre et avancer, la vie se chargera de mettre sur votre chemin des défis à la hauteur de votre force pour vous permettre d’évoluer et de vous épanouir.


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